LA VRAIE FAUSSE BONNE NOUVELLE DU PLEIN EMPLOI !
Parmi les objectifs de son quinquennat, SARKOZY s'est fixé le suivant :
« En 2012, la France devra arriver au plein emploi. »
Le plein emploi, c'est quoi ? C'est un taux de 5% de chômeur (pourcentage qui approche ce que l'on appelle le chômage frictionnel ou incompressible).
Cet objectif du plein emploi, Christine Lagarde et François FILLON ne cessent eux aussi de le répéter à l'envi («la question de la lutte pour obtenir le plein emploi, elle va être au coeur de toutes les réformes du gouvernement durant ce printemps" ). C'est la nouvelle obsession du moment !
Obsession plutôt saine, me direz-vous ! Certes, mais obsession qui cache malheureusement une grande misère !
Au 31 décembre, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits dans la catégorie 1 est descendu sous la barre des 1,9 million. Selon les chiffres de l'INSEE (publiés presque à contre-coeur...), au troisième trimestre 2007, le taux de chômage était de 7,9% en France.
Il suffit d'y ajouter la réforme en cours des contrats de travail, censée fluidifier le marché du travail et favoriser les embauches, et la fusion ANPE/ASSEDIC, supposée promouvoir le retour à l’emploi, et la France, selon le gouvernement, tiendrait donc enfin le bon bout !!
Sauf que…, on le sait, les chiffres du chômage font l’objet d’une controverse récurrente et c'est le moins que l'on puisse dire. La fiabilité des chiffres de la baisse du chômage, notamment, sont fortement contestés, voir « Les autres chiffres du chômage (ACDC). ». Selon l'Association, pour une large part, cette baisse tiendrait à des bidouillages statistiques !
Mais le fond du problème n’est peut-être pas là !
Le taux de chômage relativement bas, cache quelque chose de bien plus grave : « L’essentiel des changements du marché de l’emploi se joue ailleurs : dans le développement continu et insidieux de la précarité » .
Ce taux masque en effet ce que l'on appelle « l’emploi inadéquat ». C’est à dire un emploi qui ne permet pas de vivre décemment, de prévoir l’avenir, de préserver ses compétences et sa santé. En effet, la proportion d’emplois inadéquats n’a cessé d’augmenter. De 25% de la population active, elle est passée à 41% en 2005 et concerne 11,4 millions de personnes. La qualité des emplois ne cesse donc de se dégrader.
Aujourd’hui, 3 embauches sur 4 se font en CDD et près de 10 % de la population active est en contrat précaire : CDD, intérim, contrat saisonnier, stage, emploi aidé donc : bas salaires, pauvreté, contrats précaires, difficultés à se loger, et sous-emploi des qualifications...
La notion même de plein emploi devient dangereuse. Le plein emploi semble engendrer une situation sociale et humaine détestable et, triste paradoxe: la précarisation généralisée de l’emploi devient la solution au problème du chômage !
Alors dénoncer cette précarisation de l’emploi et du travail, c’est aussi lutter, sur le terrain idéologique et politique, contre le néolibéralisme et l’insécurité sociale.