HOMMAGE DU 8 MARS !
En cette journée de la femme, j'ai décidé de rendre un hommage appuyé à une femme politique du 18ème siècle Olympe de GOUGES. Elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l'abolition de l'esclavage des Noirs. Elle est devenue emblématique des mouvements pour la libération des femmes, pour l'humanisme en général, et l'importance du rôle qu'elle a joué dans l'histoire des idées a été réévaluée à la hausse dans les milieux universitaires du monde entier.
Fille naturelle du poète Jean Jacques Lefranc de Pompignan, le célèbre antagoniste de Voltaire, née en 1748, elle considéra toujours le mariage comme "le tombeau de la confiance et de l'amour". Dès 1778, elle s'essaie à écrire des pièces de théâtre. Indépendamment de son théâtre politique qui fut joué sous la Révolution, la pièce qui la rendit célèbre en son temps est "l'Esclavage des Noirs" publié sous ce titre en 1792, inscrite au répertoire de la Comédie française. Cette pièce et une autre intitulée "Le Marché des Noirs" ainsi que ses "Réflexions sur les hommes nègres" lui ont permis de rejoindre la "Société des amis des Noirs" - le lobby des abolitionnistes, puis d'être citée par l'Abbé Grégoire, dans la liste "des Hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs".
Elle avait développé un projet d'impôt patriotique dans sa célèbre "Lettre au Peuple" et proposé un vaste programme de réformes sociales et sociétales dans ses "Remarques patriotiques". Ces écrits furent suivis de nouvelles brochures qu'elle adressa sans discontinuer aux représentants des trois premières législatures de la Révolution. Elle considérait que les femmes étaient capables d'assumer des taches traditionnellement confiées aux hommes et régulièrement, pratiquement dans tous ses écrits, elle demandait que les femmes fussent associées aux débats politiques et aux débats de société. Olympe de Gouges défendit avec ardeur les droits des femmes. Elle écrivit même la "Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne" dans laquelle elle affirmait l'égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu'on rende à la femme des droits "naturels" que la force du préjugé lui avait retiré. Elle demande la suppression du mariage et l'instauration du divorce qui fut adopté quelques mois plus tard. Elle émet à la place l'idée d'un contrat annuel renouvelable signé entre concubins et milite pour la libre recherche de la paternité et la reconnaissance des enfants nés hors mariage. Elle fut aussi une des premières à théoriser, dans ses grandes lignes, le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd'hui par la création de maternités. De plus, elle recommanda la création d'ateliers nationaux pour les chômeurs et de foyers pour mendiants qui se rapprochent des foyers d'hébergements actuel.
En 1793, elle s'en prit vivement à Robespierre le soupçonnant d'aspirer à la dictature. Après la mise en accusation du parti girondin tout entier à la convention, le 2 juin 1793, elle adressa une lettre pleine d'énergie et de courage, s'indignant de la mesure attentatoire aux principes démocratiques, elle fut arrêtée et déférée au tribunal révolutionnaire le 6 août 1793 qui l'inculpa.
Traduite au Tribunal au matin du 2 novembre, soit quarante-huit heures après l'exécution de ses amis Girondins, elle fut condamnée à la peine de mort pour avoir tenté de rétablir un gouvernement autre que un et indivisible.
Son originalité, son indépendance d'esprit, ses écrits courageux et sa générosité sans borne, de même que son honnêteté intellectuelle en font une des plus belles figures humanistes de la fin du XVIIIe siècle.
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