LES DIVIDENDES AUGMENTENT, ET LES SALAIRES ?
Vous allez probablement me dire : encore une vieille idée éculée digne d’être ressortie de derrière les fagots par Rénova(c)tion socialiste : mais n’empêche et ne vous en déplaise, les possédants ou autrement dit les détenteurs du capital s’enrichissent encore plus et toujours sur le dos des salariés !
Cette affirmation est de plus en plus évidente à la lecture des comptes des grandes entreprises et des multinationales.
Les quarante plus grandes entreprises françaises (celles du CAC40) ont vu leur bénéfice s'améliorer de 10 % en moyenne, l'an dernier, pour un chiffre d'affaires progressant dans les mêmes proportions. Elles ont ainsi atteint le niveau record de 96,3 milliards d’euros en 2006. + 218 % entre 1993 et 2005.
Inutile de préciser évidemment que les salaires, eux, n’ont pas connu une telle embellie. La masse des salaires distribuée entre 1993 et 2005 n’a augmenté, elle, que de 135 % sur la même période. Impressionnant ! L’emploi n’en a pas non plus bénéficié dans ces mêmes entreprises.
Le plus surprenant ! c’est que tout cet argent accumulé, qui n’améliore pas les conditions de travail des salariés, n’est donc pas utilisé pour l’investissement mais placé de façon spéculative sur les marchés financiers, en premier lieu, les marchés financiers des Etats-Unis. Ce qui contribue à renforcer la suprématie technologique et financière de l’économie américaine et les déséquilibres de l’économie mondiale. Il n’est pas investi non plus pour relever le niveau de la recherche privée, notoirement insuffisant en France et en Europe. Il va directement dans le portefeuille des actionnaires. Les dividendes versés devraient atteindre quelque 38 milliards d’euros !
Alors on disserte beaucoup sur le « coût du travail » (comme Sarkozy qui ne cesse de déclarer que le « coût du travail plus élevé en France que dans les autres pays européens » serait responsable du chômage.)… et si on s’attaquait un jour au coût du capital ? Le réduire pour accroître les salaires et les emplois serait peut-être une piste parmi d’autres pour dynamiser la croissance …De quoi aussi, remettre en cause toutes les analyses négatives sur les 35 heures ; et de quoi s’interroger sur la politique salariale du patronat français ! A 35 jours de l’élection présidentielle ? Peut-on y penser ? Non ?